COMMENT TRAQUER LES ORAGES ?
La saison des orages est bien lancé sur la Normandie depuis quelques jours. Mais comment se traque les orages ? On vous explique cela…
Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses d’une chasse aux orages. Certes, ce n’est pas comme en Amérique mais on va essayer de vous faire découvrir cet univers et les difficultés des “chasseurs d’orages”
Pour avoir des orages organisés, il faut donc que l’air froid ne soit pas loin associés à un temps chaud. Une configuration typique, c’est une remontée d’air chaud par le Sud-Ouest (Espagne), et un talweg (« vallée » de basse pression) sur l’Atlantique. La rencontre des deux masses d’air sur l’hexagone crée un gradient thermique et une dynamique à même de former des orages organisés. On parle de conflit de masse d’air.
OU LES CHASSER EN NORMANDIE ?
Dans le cas général, deux facteurs intéressent principalement le chasseur d’orage pour fixer ses terres de prédilection : la répartition des orages sur la région et la topographie du terrain (relief, végétation…). En Normandie, nous avons la chance d’avoir de très beaux “spot” comme en Suisse Normande, les falaises d’Arromanches, le Bocage, le Pont de Normandie et j’en passe…
Logiquement, toutes les zones de l’hexagone ne se valent pas en terme d’orage. Lorsque je dis à des non initiés que je photographie les orages, ils me disent que, en Normandie, je dois être bien servi. Erreur, c’est exactement l’inverse ! La Normandie est une des régions la moins orageuse de France statistiquement (voir carte ci-dessous). En cause, le manque de gradient thermique (trop proche de l’air froid pendant les grosses dégradations orageuses).
Le climat océanique ne se prête pas aux orages, et, en plus, ils sont généralement assez pluvieux et peu esthétiques. En effet, au delà même des statistiques sur leur nombre et leur intensité, ce qui intéresse le chasseur d’orages, c’est surtout l’esthétisme en général (foudre, structure…). Une influence plus continentale ou montagnarde favorisera en revanche les orages.
C’est donc logiquement que les orages sont les plus nombreux près des reliefs. Et ils sont les plus organisés et aboutis sur un axe Sud-Ouest -> Nord-Est, de l’Aquitaine à l’Alsace.
DIRECTION LA CHASSE AUX ORAGES
Tout d’abord, choisir le meilleur point de vue possible (Pour la meilleure photo). Ensuite, faut être très attentif aux modèle météorologiques et voir le potentiel orageux à venir. Pour cela et pour avoir une vraie tendance qui se dégagé, attendons une échéance à 24h voire 12h pour trouver sa position.
Une fois sur place, on prépare le matériel. Appareil photo, cellule de déclenchement, parapluie et de quoi se nourrir ! Eh oui, un traque d’orage, c’est long, très loooong ! De plus, il n’est pas rare de rencontrer d’autres chasseurs d’orages. Me concernant, les chasses d’orages se font avec Julien F (Instant Normand). A deux, c’est toujours mieux et cela permet d’échanger notre savoir.
Généralement, je me positionne 2h avant le début des hostilités puis après c’est parti ! La chasse est ouverte. On met l’appareil photo sur ON et on met la cellule de déclenchement en route. En journée c’est elle qui fera le travail après avoir bien régler l’ensemble. De nuit, on va plutôt privilégier la pose longue. Cela peut donne de très belles photos.
Une fois l’orage arrivé, place aux plaisirs et les yeux en prennent plein la vue. C’est que du bonheur pour les chasseurs d’orages. Ensuite, une fois dans la boite, il ne reste plus qu’a retravailler les photos et les faire partager. Une sortie d’orage prend en moyenne 3 à 5h, puis faut retravailler les nombreuses photos (1 à 2h)…
Bref, vous l’avez deviné, quand on aime on ne compte pas ses heures.